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Photo du rédacteurNadia Thuilliers

Aider les enfants à ne plus avoir peur de se tromper

Dernière mise à jour : 26 déc. 2023



Je vous partage une histoire inventée où Socrate parle aux enfants du rapport que nous entretenons à l'erreur et à la réussite. Cette histoire introduira un petit cahier de réflexions personnelles, sur le rapport que les enfants entretiennent avec l'échec, l'erreur et la réussite, que je publierai au mois de décembre. L'objectif étant de les aider à prendre conscience de l'utilité de nos erreurs, comme source d'apprentissage à l'école, sur nous et sur le monde.


Il était une fois, un philosophe nommé Socrate ...


Dans un jardin luxuriant en Grèce, où les arbres murmuraient des secrets antiques et le soleil enveloppait délicatement les colonnes de marbre, un groupe d'enfants écoutait avec attention l'homme devant eux. Sa barbe blanche et ses yeux brillants de malice les captivaient autant que les contes des héros mythiques qu’il leur racontait. Cet homme était Socrate, un penseur connu de tous à Athènes, mais aujourd'hui, il était simplement un conteur pour ces jeunes esprits curieux.


"Enfants d'Athènes," commença Socrate avec douceur, "quand j'étais jeune, j'adorais me promener dans les rues de notre ville et parler aux passants. J'aimais leur poser des questions, car chaque question était une porte vers un monde nouveau, une aventure de la pensée."

Il fit une pause, son regard se perdant parmi les branches comme pour retrouver dans leur feuillage le souvenir de ces conversations.


"Vous savez," reprit-il en souriant, "les adultes n'aiment pas beaucoup se rendre compte qu'ils se trompent. J'ai vu des visages se fermer et des fronts se plisser dès que l'ombre d'une erreur se profilait. Mais pourquoi donc avons-nous peur de nos erreurs?"


Les enfants se regardèrent, certains haussant les épaules, d'autres murmurant des réponses timides.


"C'est parce que, souvent, nous associons l'erreur à l'échec, à quelque chose de négatif. Nous oublions que chaque erreur est une leçon qui nous est offerte, un cadeau caché dans un emballage peu séduisant."


Un petit garçon, le front sillonné par la réflexion, leva la main.

"Socrate, j'ai entendu dire que tu faisais de la philosophie. C'est quoi, la philosophie ?"


"Ah, la philosophie, mon jeune ami, c'est l'art de se poser des questions sur nous, les humains, sur la vie et sur le monde qui nous entoure. C'est une quête infinie de la sagesse, une aventure qui commence par un simple 'Pourquoi ?'"


Socrate se leva et commença à marcher lentement entre les enfants, comme s'il se frayait un chemin à travers un labyrinthe invisible.


"La philosophie m'a aidé à être plus heureux, car elle m'a appris à embrasser l'ignorance. Un jour, après tant de questions et de réponses, j'ai réalisé que 'je ne sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien'. Et cela m'a rendu joyeux."


Les enfants rirent, trouvant amusante l'idée qu'on puisse se réjouir de ne rien savoir.


"Savoir que je ne savais rien m'a ouvert les portes de la curiosité. Je me suis mis à chercher, à apprendre, toujours plus, et chaque découverte était une étincelle de joie."


Il s'agenouilla, les yeux dans les yeux avec un petit garçon aux boucles d'or.


"Se tromper n'est pas un mal, c'est un chemin vers la connaissance. Si nous comprenons pourquoi nous avons peur de nous tromper, si nous apprenons à voir nos erreurs comme des amies et non des ennemies, alors nous commencerons à changer notre vision du monde."


Socrate regarda les enfants, son expression sereine invitant au calme et à la réflexion. "Quel est le but de la vie ?" demanda-t-il, posant la question à voix haute comme pour la laisser flotter parmi les feuilles du jardin. "Pour certains, c'est d'accumuler des richesses, d'avoir plus d'or que l'on ne pourrait en dépenser. Pour d'autres, c'est de trouver le bonheur, simple et pur."


Il marqua une pause, laissant les enfants absorber les mots. "Et la réussite, mes jeunes amis, qu'est-ce donc ? Est-ce être le meilleur dans tout ce que nous entreprenons ? Ou est-ce faire de notre mieux, donner le meilleur de ce que nous pouvons, peu importe le résultat ?"

Un garçon aux yeux vifs prit la parole : "Pour moi, réussir, c'est finir ma maquette de bateau. Même si elle n'est pas parfaite, je l'ai faite tout seul."

Une petite fille avec des tresses ajouta : "Réussir, c'est aussi aider mes amis quand ils sont tristes ou qu'ils ont un problème."

"Voyez-vous," continua Socrate avec un sourire bienveillant, "la vision de la réussite dépend de ce que nous valorisons. Elle change d'une personne à l'autre, d'un enfant à l'autre. Ce qui est précieux pour l'un peut être différent pour l'autre."

Il s'assit sur un banc de pierre, invitant les enfants à s'asseoir en cercle autour de lui. "Alors, je vous pose la question : qu'est-ce que réussir pour vous ? Qu'est-ce qui rendrait votre vie belle et pleine ?"

Les enfants, les yeux pleins d'imagination, commencèrent à partager leurs pensées, aussi diverses que des pierres précieuses dans un trésor. "Pour moi, réussir, c'est apprendre à lire toutes les histoires du monde !" s'exclama un petit avec entrain.

"Réussir, c'est arriver à grimper au sommet de cette colline , même si je suis essoufflé," déclara une autre, le visage déterminé.

Socrate écoutait, hochant la tête à chaque réponse. "Vous voyez, la réussite est personnelle. Elle n'est pas un but unique et universel, mais un chemin multiple et coloré, unique à chacun de nous. Et c'est en poursuivant ce qui nous rend heureux, ce qui nous fait nous sentir accomplis, que nous donnons un sens à notre existence."


Les enfants comprirent alors que la philosophie n'était pas seulement des mots compliqués ou des questions sans fin, mais qu'elle pouvait être trouvée dans les rêves et les désirs simples de chacun. Et c'est avec cette révélation qu'ils s'éparpillèrent dans le jardin, la tête pleine de questions, mais le cœur léger, porté par l'idée que réussir, c'était peut-être simplement être fidèle à soi-même.


Tu es peut-être en train de lire cette histoire ou d'écouter un proche qui te la lit. Peut-être que des questions commencent à germer dans ton esprit en entendant parler de Socrate et de sa philosophie. Te demandes-tu ce que signifient ces questions ? Si elles résonnent en toi, n'hésite pas à les explorer, et souviens-toi que tu n'es pas forcé de trouver une réponse immédiate. Se poser des questions est déjà un premier pas vers la sagesse, un chemin vers la connaissance de soi et du monde.


Dis-moi, qu'est-ce que ça veut dire pour toi de réussir ? Est-ce que faire des erreurs signifie que l'on est nul ? Ou bien est-ce que chaque erreur est une étape vers le progrès, une opportunité d'apprendre et de grandir ? Doit-on être naturellement doué pour atteindre le succès, ou est-ce l'effort et la persévérance qui comptent le plus ?


Pour trouver tes propres réponses, pourquoi ne pas commencer un petit journal ? Tu peux le remplir seul, en compagnie de tes proches ou avec des amis. Note tes pensées, tes réussites, tes erreurs, et réfléchis à ce qu'elles t'enseignent. Ce n'est pas une course ; il n'y a pas de hâte. Chaque page sera un miroir de ton voyage intérieur, un pas de plus vers la compréhension de ce que signifie pour toi réussir.

Dans ce voyage de découverte, prends le temps dont tu as besoin pour apprendre des choses sur toi. La vie est une mosaïque d'expériences et chaque pièce, même celle qui semble imparfaite ou inachevée, a sa place dans l'œuvre d'art que tu crées. Ta vie est ton chef-d'œuvre. Quel genre d'histoire veux-tu qu'elle raconte ?





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